Darwin

Primates de l’entre-deux guerres ; les porcs d’armes seront bien fiers.
De c’que la science leur a offert ; pour doux dortoir un bon cim’tière.
Sur le marbre que ta lampe éclaire ; lis et apprends en quelques vers.
Sans doute une pomme au goût amer ; bienvenue dans le pays des lumières.

Vois comme le progrès t’inonde ; Darwin se retourne dans sa tombe

Bon citadin que rien ne choque ; sous cet air à peine tu suffoques.
Pousse ton bolide bien hors des lois ; en roi des voies, hisse-toi, glisse-toi.
Bâtis, construis au gré des vents ; et re-détruis sans un tourment.
Ton tipi du béton en bloc ; d’une nature morte en pâture glauque.

Vois sous quel poids tu succombes ; Darwin se retourne dans sa tombe…

L’empire bâti sur du fragile ; marche sur des œufs, forcé, oscille.
Passif, latent, je te le donne en mille ; tous tes actifs tiennent à un fil.
Et boursicotant à tout va ; en bon tyran embraye le pas.
L’écorce des villes s’effondre sur toi ; un coup de mou et puis s’en va.

La foule qui gît, la foule immonde ; Darwin se retourne dans sa tombe.
La foule qui gît, la foule immonde ; Darwin se retourne dans sa tombe.

Prône la politique de la peur ; qui expliqu’ra tous les malheurs.
La faute: pas mienne, ni sienne mais « leur » ; contre la marche l’arrêt est leurre.
Rassurant, explique les défiances ; marchant de sommeil ou d’errances.
Dans ton amphi, étale ta science ; une conne aisance en connaissance.

Vois comme le progrès t’inonde ; Darwin se retourne dans sa tombe.
Vois sous quel poids tu succombes ; Darwin se retourne dans sa tombe.
La foule qui gît, la foule immonde ; Darwin se retourne dans sa tombe.
Darwin se retourne dans sa tombe ; Darwin se retourne dans sa tombe…